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Danemark
Le site d'Axel Bolvig1 sur les peintures murales au Danemark recense quatre rencontres des trois vifs et des trois morts. Trois sont très bien conservées; la quatrième montre uniquement l'un des vivants sur son cheval. Dans ces œuvres, cavaliers et morts sont tous couronnés, ce qui laisse croire que ces derniers sont les aïeux des vifs, comme c'est le cas dans un poème en bas-allemand du 14e siècle. Les vivants vont toujours à cheval, jamais à pied. Notez enfin qu'il ne semble pas exister de manuscrit relatant cette légende en danois.
Date inconnue Église de Skibby. On ne connaît pas l'année de création de cette fresque. Elle est probablement plus ancienne que les autres dits du Danemark, à cause notamment de certaines lacunes dans le rendu de la perspective (chiens en lévitation, couronnes flottant dans l'air, vivants disproportionés par rapport aux chevaux, etc.). Les vifs ont tous une main levée en signe d'étonnement. Les faucons - qui ressemblent plutôt à des poules... - ne s'envolent pas, mais semblent flotter dans l'éther. Des vers géants s'enroulent autour des bras des morts, qui ne possèdent aucun attribut: ni linceul ni outil ni arme. Contrairement aux dits français, ceux du Danemark ne montrent jamais les morts vêtus ou armés.
Entre 1325-1375 Église de Kirkerup (fragment seulement). Seulement l'un des vifs, monté à cheval et accompagné d'un chien, demeure encore visible.
Vers 1400 Église de Bregninge. Sur cette fresque, un calvaire très stylisé sépare les vivants des morts. Ce motif, que l'on trouve régulièrement en France, est unique au Danemark. Deux des morts tiennent des phylactères dans leurs mains. Les vivants chevauchent côte à côte; la vue des cadavres sur leur chemin ne semblent guère causer d'émoi. Comme dans les autres œuvres du genre au Danemark, les morts ont une posture droite et statique et ne manifestent aucune agressivité.
Entre 1450-1475 Église de Tuse. Cette fresque est en excellent état de conservation. Les trois morts sont particulièrement repoussants; des vers géants sortent de leurs orbites. Des quatre fresques danoises, c'est celle-ci qui présente les vivants les plus surpris par la macabre rencontre. Leur visage exprime l'étonnement, les chevaux se cabrent et un faucon s'envole. Le premier cavalier arbore une barbe fournie, le second, un collier de barbe et le dernier, un menton glabre: il est possible que le peintre ait voulu représenter trois âges différents de la vie, un détail que l'on trouve généralement dans les dits italiens.
Références 1Site sur les peintures murales au Danemark (en danois et anglais).
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