Danses macabres polonaises |
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Il existe près d'une dizaine d'oeuvres appelées danses macabres (taniec śmierci) en Pologne. Toutes sontprésentées de façon particulière, loin du schéma classique de la farandole. La plus ancienne à avoir été découverte dans le pays est réalisée en stuc, avec des personnages en relief. Elle se trouve à la chapelle du Seigneur-Jésus, à Tarłów. Certains édifices religieux ont la particularité d'abriter non pas des fresques, mais des tableaux illustrant une ronde macabre. La ronde macabre est un motif probablement introduit par l'Allemand Paulus Fürst, qui publia vers 1630 un pamphlet dont les artistes polonais semblent s'être largement inspirés. Contrairement à la farandole, la ronde permet de faire tenir une danse macabre en un seul tableau. Il n'est donc plus nécessaire de peindre une fresque longue de plusieurs mètres ou d'utiliser plusieurs pages d'un livre pour traiter le sujet. À noter qu'il existe une représentation de ce style à Morella, en Espagne, qui est plus ancienne encore. Cependant, cette oeuvre montre des vivants faisant une ronde autour d'un cadavre, et non une ronde macabre où alternent vivants et morts. La ronde macabre en Pologne se présente généralement ainsi : au centre, des squelettes et des femmes dansent en rond dans un vaste champ, alors qu'en périphérie, 14 médaillons montrent la Mort entraînant le représentant d'une classe sociale donnée. Il en existe bien entendu de légères variantes. Toutefois, le dialogue entre la Mort et les vivants demeure presque toujours le même. Voici une liste chronologique des rondes macabres polonaises, suivie d'un tableau comparatif des diverses oeuvres. Couvent des Pères Bernardins, Cracovie Monastère des Pères Bernardins, Kalwaria Zebrzydowska Église Saint-Antoine-de-Padoue, Czerniaków
(banlieue de Varsovie, ou Warszawa) Monastère des Dominicains, Swieta Anna (près de Przyrów) Monastère des Franciscains, Kalwaria Pacławska Église de l'Assomption-de-la-Vierge-Marie, Wegrów Tableau comparatif des classes sociales des danses macabres polonaises
Il existe d'autres oeuvres macabres ailleurs en Pologne. À Zambrów, dans la chapelle funéraire en bois du prêtre Marcin Krajewski, se trouve une danse macabre de 1795. Elle est composée de six peintures polychromes représentant un memento mori (un crâne humain sans sa mâchoire inférieure), un magnat, deux nobles en train de boire, une aristocrate, un soldat et un paysan. Les photos sont de mauvaise qualité. De meilleures seraient bienvenues! À Bierzan, dans l'église en bois Sainte-Hedwige, se trouve une fresque illustrant la Mort et l'avare. On ne connaît pas l'artiste ni la date d'exécution de cette peinture, qui représente la Mort dans une attitude agressive et armée d'une épée. Il est inusité de présenter la Faucheuse avec ce type d'arme, symbole associé à la justice. Elle se sert généralement d'un arc, d'une lance ou d'une faux. D'ailleurs, sur la peinture murale, on peut voir ce dernier instrument gisant sur le sol. De son côté, l'avare semble accepter son sort avec quiétude. À Bochnia, dans la chapelle Sainte-Marie-des-Anges, se trouverait un tableau dont la partie centrale est manquante ou inexistante. L'oeuvre montrerait notamment des ivrognes et un médecin qui se font approcher par la Mort. Références Krol, Anna . 2000. Obrazy smierci w sztuce polskiej XIX i XX wieku. Mrozowski, P. (ed.). 2000. Smierc w kulturze dawnej Polski : Od sredniowiecza do konca XVIII wieku. Zamek Ksazat Pomorskich (ed.). 2002. Taniec smierci: Od Poznego sredniowiecza Do Konca XX Weiku Koutny Aleksandra. 2005. Dancing with Death In Poland.Print Quarterly (vol.22 no.1. P.14-30) Schuchard Jutta. 2011. The Danse Macabre at Bierdzany-Bierdzanzka Smierc (Poland) dans Mixed Metaphors Edited by Sophie Oosterwijk et Stefanie Knoll () P. 311-322. |