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Espagne
En Espagne, il existerait quatre peintures murales représentant la rencontre des trois vifs et des trois morts (El Encuentro de los tres
vivos y los tres muertos). Elles se trouvent à Alcañíz, Peñafiel, Ujué et Ecay de Lónguida.
Entre 1290-1375
Dans la province de Teruel, précisément à Alcañiz, se trouve sur le mur ouest de l'atrium une peinture murale représentant différentes scènes. Tout en haut, le cadre supérieur illsutre un combat entre musulmans et chrétiens pendant le règne de Jacques 1er d'Aragon, dit le Conquérant (1213-1276). malheurheursement amputée par une porte percée ultérieurement. Finalement, dans le tiers inférieur se trouvent les restes d'une visitation de Marie.

Une restauration récente de cette peinture murale, dont la création est datée entre 1290 et 13751, a permis de découvrir trois squelettes à la droite des vivants. Ce qui a confirmé l'existence d'une légende des trois vifs et des trois morts. Plusieurs indices pointaient déjà vers ce thème macabre. En effet, les trois vivants2 détournent le regard vers la gauche laissant supposer qu'ils sont révulsés par quelque chose (l'apparition des trois squelettes). De plus, le premier cavalier laisse filer son faucon, le second échappe son gant et le troisième est accompagné d'un chien qui se tient la tête basse. Cette scène se déroule à l'orée d'une forêt, comme le suggèrent les quelques arbres peints entre les vivants. À la droite de la porte se tiennent les trois morts2 dont il ne reste que le haut du corps. Ils sont en rang, ne portent aucun vêtemen ne tiennent pas d'arme et affichent une attitude plutôt compassée.
Entre 1300-1350
La légende des trois vifs et des trois morts de Peñafiel, peinte dans la première moitié du 14e siècle3, se trouvait au couvent de Saint-Paul. Elle est maintenant exposée au musée provincial de Valladolid. Les vivants y sont représentés sous les traits de trois cavaliers qui se dirigent vers trois cadavres. Il est difficile de déterminer leur réaction face à cette rencontre. Les deux premiers cavaliers ne sont pas bien conservés, une partie du crépi étant détaché de la peinture murale. Le temps a aussi délavé les couleurs estompant ainsi les détails du troisième cavalier. Les trois morts sont peints de façon maladroite. On dirait des pingouins! Ils se tiennent l'un derrière l'autre et adoptent la même posture statique, un peu comme à Alcañíz.
Vers 1350
Attribué à Martinet de Sangüesa3, la rencontre des trois morts et des trois vifs de l'église-forteresse de Sainte-Marie d'Ujué (Navarre) a subi les affres du temps. Il n'en reste que les trois vivants4 dans un état très délabré. Le second cavalier est le mieux conservé. On aperçoit sa mine déconfite et ses mains jointes; il semble vouloir prier et ainsi exprimer son repentir. Aucune trace ne subsiste des traditionnels chiens. Par contre, un faucon s'envole derrière le troisième cavalier.
Vers ????
Ecay est un petit village de Navarre situé près d'Ujué. Son église possède également une rencontre des trois morts et des trois vifs, dans un état encore plus fragmentaire que la peinture murale d'Ujué. Seuls les trois morts apparaissent encore partiellement. Ils se tiennent droits, l'un à côté de l'autre, comme à Alcañiz et à Peñafiel. Par contre, contrairement à ces deux endroits, le troisième cadavre grimace et semble afficher une attitude hostile., ce qui en fait une oeuvre singulière en Espagne.
Références
1Franco Mata, Angela. Encuentro de los tres vivos los res muertos y las Danzas de la muerte. Museo Arqueológico Nacional. 2002.
2Fundación Quílez Llisterri. Catálogo Artístico y Monumental. ALCAÑIZ (Bajo Aragón). 2004.
3González Zymla, Herbert. The Meeting of the Three Living and the Three Dead. 2001.
4Hidalgo Valencia, Simeón. Uxue más Ekai - de vivos y muertos. 2017.
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